D’abord quelques opinions erronées souvent entendues…

Les liaisons en télégraphie dans le monde commercial ont fait place aux liaisons par satellite et à la communication digitale. La télégraphie est donc devenue inutile.
Réponse : on ne peut comparer les objectifs commerciaux avec nos objectifs. La vitesse de l’information est d’un intérêt primordial sur le plan commercial. Pour nos liaisons, la vitesse avec laquelle l’information est livrée a peu d’importance. Comme radioamateurs, nous pouvons être déjà content si nous pouvons livrer l’information avec nos moyens techniques.

Dans presque tous les pays le test de morse appartient au passé. A terme, la télégraphie tombera dans l’oubli.

Réponse : Nous n’avons pas de boule de cristal mais les tendances actuelles indiquent plutôt que l’on va dans la direction opposée : l’intérêt pour la télégraphie augmente. Ainsi le AGCW (Arbeitsgemeinschaft CW) indique une augmentation du nombre de membres. La réponse par le nouveau cours UBA sur la CW va aussi dans cette direction. Et entendons-nous maintenant beaucoup moins de CW sur les bandes HF qu’autrefois ? Cela vaut toujours la peine d’apprendre la CW.

La CW est difficile à apprendre.

Réponse définitive à ce sujet : NON. Autrement il n’y aurait pas des milliers de radioamateurs qui maîtrisent pourtant le CW ? Apprendre la CW est une question de motivation, d’avoir une dose raisonnable de discipline ainsi qu’une bonne méthode d’apprentissage.

Maintenant que le ciel s’est degagé, passons aux raisons valables pour apprendre la CW.

Pour notre budget

Le radio amateurisme signifie pour la plupart d’entre nous une forme d’hobby utile avec un budget financier limité. Un transceiver HF d’environ 2500 € signifie souvent une lourde charge pour le budget amateur moyen. Mais cela peut être aussi autrement, surtout quand on commence la HF : une antenne filaire, un récepteur de seconde main et un émetteur CW de construction personnelle. La CW revient finalement à interrompre une onde porteuse et ceci n’exige pas de très grands compétences techniques. Chaque amateur peut facilement bricoler un émetteur CW. De plus, il existe également des kits à des pris très intéressants.

Pour la performance

Chaque OM expérimenté admettra généralement que « Où la SSB s’arrête, la CW commence ». Dans des circonstances de QRM/QRN important, la télégraphie tire toujours son épingle du jeu. Certains modes digitaux peuvent égaler les performances de la CW mais ceci implique l’utilisation d’hardware et software, ce qui pèse à nouveau sur le budget de l’amateur. Pour certaines méthodes de propagation comme les aurores boréales, la CW reste d’ailleurs l’unique moyen de communication efficace.

La télégraphie est universelle

Les liaisons télégraphiques n’exigent aucune connaissance linguistique. On peut toujours se faire comprendre par le code Q et les abréviations. Il n’existe aucune barrière linguistique en CW !

Pour le DX
Celui qui a compris la façon de travailler les calls exotiques via les expéditions DX pourra remarquer que c’est principalement la CW qui est utilisée comme moyen de communication.

La CW aime l’environnement

Avec l’utilisation d’un casque d’écoute, le trafic CW est tout à fait inaudible pour votre environnement immédiat, ce qui n’est pas le cas pour les liaisons en phonie. And last but not least, pour l’amusement.

Last but not least: pour le plaisir
La maîtrise d’une langue qui n’est pas connue est souvent un amusement. De plus, vous souhaiterez automatiquement aller plus loin que les connaissances élémentaires et la vitesse de transmission s’améliorera. Nous connaissons des personnes qui, en un minimum de temps, sont passées du stade de novice à celui d’opérateur CW à haute vitesse. Pourquoi ? Simplement pour l’amusement.